Campagne romaine (20-23 janvier 2020)
Pourquoi tant de mouettes à Rome ? S’agit-il de mouettes, d’albatros ou de goélands ? Telles furent les premières questions désarçonnantes posées par les élèves ! Une chose est sûre, le poème de du Bellay y répondait :
« Et plus que l’air marin la douceur angevine »
Oui, Rome n’est pas loin de la mer mais rien ne vaut d’être sur place pour s’en rendre compte.
Il n’est jamais facile d’aborder une ville au passé millénaire, l’ancienne caput mundi, mais peut-être ces jeunes latinistes nous sauront-ils gré plus tard :
D’avoir vu « La zingara disant la bonne aventure à un ingénu jeune homme ».
De ne plus confondre Caravage et Carthage, la cité punique à laquelle une exposition, lovée au sein du Colisée, était consacrée et que quelques happy few eurent la chance de voir. (Tanit, Bès et statue léontocéphale…)
De savoir faire la différence entre un vrai Hercule et un empereur (Commode) qui posait en tueur du lion de Némée !
D’avoir réalisé que les artistes italiens ont l’art de « saisir l’instant » : celui où Judith tranche la tête d’Holopherne, celui où Mercure s’envole, aidé dans son « décollage » d’airain par le souffle d’Eole dans les jardins de la villa Médicis ou celui vécu par la malheureuse Béatrice Cenci abandonnée par l’Eglise à son sinistre sort et dont Guido Réni a su rendre l’émouvant adieu.
D’avoir pris une leçon de réalisme grâce à l’épine que l’éphèbe tente, depuis vingt siècles, de se retirer du pied, dans une salle du musée capitolin.
D’épines nous n’en connûmes guère, Melle Victorri nous retirant d’emblée la plus pointue puisque la carte d’identité échappée de la main d’une élève distraite et abandonnée sur le tarmac n’échappa pas à sa vigilance.
Rome, une fois de plus, fut à la hauteur de nos espérances. Que Jupiter en soit remercié (un ciel sans nuage ni coup de tonnerre), la municipalité dont nous ne nous lassâmes pas de prendre en photo tous les SPQR, Marylou de, la guide de la villa Médicis qui nous ouvrit grandes les portes de la gyposthèque et du studiolo et qui poussa l’érudition jusqu’à nous révéler que Ferdinand de Médicis raffolait, à table, de langues de paon.
Les plats que nous mangeâmes, eux, ne furent pas si raffinés. Les pizzas succédèrent aux pizzas le midi et certaines associations auraient fait hurler un diététicien : frites + pizzas !
Finalement, c’est en regardant dans le ciel crépusculaire, à travers les vitres du bus, les mouvements collectifs d’un vol d’étourneaux poursuivis par d’invisibles requins que nous avons quitté la ville. Merci à Melle Victorri et à M. Berton pour leur aide précieuse. Et merci à M. Szimanski.
M. Kempf, professeur de lettres classiques.